La guerre en Ukraine est aussi un désastre pour la faune et la flore

Quatre jours après l’explosion du barrage hydro-électrique de Nova Kakhovka, il est encore difficile de prendre la mesure des dégâts environnementaux causés par la catastrophe. Les évacuations se poursuivent, très lentement, et au cœur de ce drame, les animaux occupent une place toute particulière.

La région de Kherson, touchée par la montée des eaux, abrite plusieurs parcs naturels, une faune sauvage riche, et les animaux domestiques, dans les villes et villages, sont pris au piège de l’eau qui monte. Dans l’urgence, nombreux sont les habitants qui ne se préoccupent pas de leurs biens, mais du sort de leurs animaux.

Oleksandr Todorchuk dirige l’ONG UAnimals,qu’il a créée au début de l’invasion russe pour sauver les animaux pris au piège des combats. Le matin du 6 février, il a envoyé tous ses volontaires, pas moins de 12 équipes, en direction de la région de Kherson.

« Quand nous sommes arrivés le premier jour, les soldats qui nous accompagnaient nous ont indiqué une maison habitée par une dame avec ses chiens, se souvient-il. Les soldats voulaient l’évacuer, mais il n’y avait pas de place pour cinq chiens, et elle leur a répondu : je ne vais nulle part sans mes chiens, et si c’est comme ça, je resterai ici. »

Des chiens, des chats, des vaches et des cochons, UAnimals embarque tout le monde dans ses arches de Noé, même des animaux de zoo, des fauves pris en charge par des spécialistes et des vétérinaires.

Une catastrophe écologique
« Si on parle d’animaux domestiques, il y en a des centaines, poursuit Oleksandr Todorchuk, mais si on parle de tous les animaux, ce sont des dizaines de milliers. La particularité de la région de Kherson, c’est qu’elle abrite une très riche faune sauvage, aujourd’hui sous occupation russe, comme le parc naturel d’Askania Nova. Tant que le niveau de l’eau ne descend pas, il est très difficile de savoir que faire. »

Disposant de volontaires anonymes en territoires occupés, l’ONG sait que les Russes ne font rien pour sauver les animaux, et le directeur de l’ONG UAnimals ne mâche pas ses mots pour dénoncer le désastre provoqué par la Russie : « C’est une catastrophe écologique. Pour parler franchement, c’est un écocide, c’est un crime contre la nature. Or, un écocide ne connait pas de frontières, tous les écosystèmes sont interconnectés, et là, on parle de l’héritage de nos enfants et de nos petits-enfants, à l’échelle de la planète, et ça nous concerne tous. »

Néanmoins, grâce à l’aide de bénévoles, en quatre jours, ce sont des milliers d’animaux qui ont été sauvés des eaux.

RFI

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