Qatre pays africains se fixent pour ambition un avenir à faible émission de carbone renforcée

La République démocratique du Congo (RDC), le Mozambique, le Niger et la Tunisie ont récemment démontré leur engagement en faveur d’une action climatique ambitieuse. Lors du 28ème cycle d’analyse technique d’ONU Climat, visant à examiner la transparence des rapports des pays en développement, ces quatre nations ont montré qu’elles avaient fait des progrès significatifs dans la lutte contre les changements climatiques.

En outre, informe ONU Climat Infos le 14 juillet 2023, ils ont également souligné la nécessité d’une aide financière et d’un soutien technique supplémentaires pour amplifier leurs efforts en vue d’atteindre les objectifs de l’Accord de Paris.

La République démocratique du Congolutte contre les changements climatiques en s’attaquant à la déforestation par le biais d’activités REDD+ et en promouvant les énergies renouvelables. Pour lutter contre l’agriculture sur brûlis, principale cause de la déforestation, la RDC vise à développer au moins un million d’hectares de terres irriguées d’ici à 2030. Cela contribuera à la diminution de la déforestation, à la transition vers l’agriculture sédentaire et à la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Une autre mesure d’atténuation du changement climatique prévue est l’augmentation de la capacité des énergies renouvelables de 2,9 mégawatts (MW) en 2020 à 42,7 MW d’ici à 2030, grâce à la promotion de l’utilisation de l’énergie solaire, éolienne et hydroélectrique. Cette initiative vise également à améliorer les conditions de vie de la population de la RDC en élargissant l’accès à l’électricité.

De son côté, le Mozambique lutte continuellement contre la déforestation et prévoit de stimuler l’utilisation de l’énergie durable.

Le pays d’Afrique de l’Est qui reconnait l’importance de l’agriculture durable, encourage activement les pratiques de conservation telles que la collecte des eaux de pluie et la récupération du méthane afin de minimiser les émissions de gaz à effet de serre. Il prévoit également de recourir au pompage de l’eau, grâce à l’installation de 5 000 systèmes solaires photovoltaïques pour l’irrigation agricole et l’utilisation de l’eau par les ménages.

Il prévoit également de réduire les émissions en fournissant de l’électricité solaire et éolienne à 5 000 foyers isolés et en remplaçant 2,5 millions d’ampoules à incandescence par des ampoules à faible consommation d’énergie.

Au Niger, la population rurale dépend fortement des ressources forestières pour la production d’énergie. Le pays encourage donc le boisement et les sources d’énergie renouvelables. Dans le cadre de son plan national pour les énergies renouvelables, le Niger s’est engagé à augmenter de 30% la part de l’énergie solaire dans son bouquet énergétique global d’ici à 2030. Cela implique la création de cinq nouvelles centrales solaires, le développement des capacités en matière d’énergies renouvelables et l’élargissement de l’accès à l’électricité de 15,72% de la population en 2020 à 65% en 2030.

Le pays encourage également le reboisement en mettant en œuvre une série d’initiatives axées sur le boisement, la réhabilitation des forêts et la plantation d’arbres à usages multiples. L’objectif est de réhabiliter 15 000 hectares de forêts d’ici à 2030.

En Tunisie, le secteur de l’énergie connaît une tendance à la hausse de la demande, ce qui a conduit le pays à un changement stratégique vers les énergies renouvelables afin de réduire la dépendance aux combustibles fossiles et d’améliorer la résilience.

Rappelons qu’entre 2010 et 2021, la Tunisie a alloué environ 587 millions USD à des projets d’énergie renouvelable, y compris des investissements dans l’énergie solaire photovoltaïque et éolienne. Une capacité totale de 194 mégawatts pour l’énergie solaire photovoltaïque connectée au réseau a permis d’économiser 240 kilo-tonnes d’équivalent pétrole (ktep) et d’éviter des émissions de gaz à effet de serre de 566 kilo-tonnes d’équivalent dioxyde de carbone (KtCO2e).

La stratégie Low Carbon 2050 (Bas carbone 2050) de la Tunisie, établie en 2021, vise à réduire la dépendance aux combustibles fossiles et les émissions de carbone dans le secteur de l’énergie en faisant passer 80% de sa production d’énergie à des sources d’énergie renouvelables.

L’examen des inventaires de gaz à effet de serre et des mesures d’atténuation de ces quatre pays en développement a rassemblé une équipe d’experts techniques internationaux qui ont évalué les effets des actions climatiques de ces nations, ainsi que le soutien nécessaire et reçu.

Ils ont également identifié les besoins en matière de renforcement des capacités pour améliorer la transparence des rapports de ces pays et les aider à faire la transition vers le cadre de transparence renforcé prévu par l’Accord de Paris. Ces besoins comprennent, entre autres, l’amélioration de la compréhension des lignes directrices de l’ONU en matière d’établissement de rapports sur les changements climatiques et la révision de la méthodologie pour la réalisation d’inventaires de gaz à effet de serre.

Les rapports de synthèse de l’analyse technique de chaque pays participant seront bientôt disponibles sur le site web de l’ONU sur les changements climatiques. Si vous souhaitez participer au processus d’analyse technique, voyez comment vous pourriez devenir un expert technique.

La Semaine africaine du climat 2023, qui sera accueillie en septembre par le gouvernement du Kenya, permettra également aux décideurs politiques régionaux, aux praticiens et aux autres parties prenantes de présenter leurs réalisations et les enseignements tirés jusqu’à présent, la manière dont ils entendent renforcer leur action et leur coopération en matière de climat, et la manière dont ils garantiront la transparence de leurs engagements et de leurs initiatives dans ce domaine, a conclu ONU Climat Infos.

VivAfrik

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