Mondial de basket: Okobo, le « sixième homme » épanoui de la France

Elie Okobo a trouvé sa place en équipe de France de basket, celle d’un remplaçant de luxe capable de créer le danger à chacune de ses entrées, aguerri par une saison pleine au sein du riche effectif de Monaco.

Le meneur de jeu français de Monaco Elie Okobo (à gaiche) durant le match des quarts de finale de l'Euroleague face au Maccabi Tel Aviv au stade Louis II à Monaco le 10 mai 2023
Le meneur de jeu français de Monaco Elie Okobo (à gaiche) durant le match des quarts de finale de l’Euroleague face au Maccabi Tel Aviv au stade Louis II à Monaco le 10 mai 2023 
« Je suis un sixième homme qui rentre sur le terrain, qui amène de l’impact en attaque, de la création, de l’énergie, de la vitesse », énumère l’arrière-meneur des Bleus qui s’installe de plus en plus dans la hiérarchie, alors que le Mondial en Asie approche (25 août-10 septembre).

Depuis le début de la préparation pour le rendez-vous planétaire, Okobo dispute au moins 18 minutes à chaque rencontre, avec un pic à 24 contre le Monténégro (80-69) le 2 août, où il avait inscrit 12 points et délivré sept passes décisives.

Au-delà d’un temps sur le parquet qui s’étoffe, le Bordelais profite de ces matches de préparation pour s’inscrire de plus en plus dans les schémas de jeu de l’équipe de France.

« D’autres intentions »

Une attitude qu’il n’avait pas lors de l’Euro-2022, où la France avait décroché l’argent mais sans dégager une fluidité collective à la hauteur de celle visible cet été.

Le meneur de jeu de la France Elie Okobo (de face) devant le joueur de la Bosnie John Roberson (R) lors d'un match qualificatif pour le Mondial 2023 à Sarajevo le 27 août 2022
Le meneur de jeu de la France Elie Okobo (de face) devant le joueur de la Bosnie John Roberson (R) lors d’un match qualificatif pour le Mondial 2023 à Sarajevo

« Il est venu avec d’autres intentions, il a compris qu’il fallait s’intégrer dans l’équipe, que ce n’était pas juste +j’arrive et je montre ce que je sais faire+ », résume le sélectionneur Vincent Collet.

« L’année dernière, je ne savais pas trop quand je pouvais prendre la balle, quand je pouvais faire certaines choses ou pas. Là, il y a un peu plus de liberté, je me sens plus à l’aise sur le terrain, je suis meilleur dans la création », confirme le champion de France monégasque.

Le N.0 des Bleus a d’ailleurs profité de sa première saison au sein de la « Roca Team » pour progresser, entouré d’artistes comme la star américaine Mike James ou Jordan Loyd.

« Cette année, il était dans une équipe très forte où il partageait les responsabilités avec des joueurs très forts. Ce n’est pas très différent, ça l’a aidé à franchir cette marche là en équipe de France », assure Vincent Collet.

Un constat partagé par Okobo: « Etre avec Mike James et Jordan Loyd, c’est un peu comme Fournier et De Colo quand on est sur le terrain, donc on s’habitue à être performants en partageant la balle. »

A 25 ans, le Monégasque a mûri. « Je lui ai parlé plusieurs fois d’égoïsme l’an passé et il avait perçu ce que ça signifiait », estime Collet.

Maturité

Après avoir été drafté en 31e position en 2018 par Phoenix et passé plusieurs saison aux Etats-Unis, il est revenu au pays, à l’Asvel, en 2021 et a ensuite fait évoluer son jeu.

« A Monaco, on a eu la maturité de comprendre qu’il fallait jouer ensemble pour gagner, et c’est à peu près la même chose que j’essaye de faire ici », indique-t-il.

Le sélectionneur de l'équipe de France de basket et de l'équipe française Metropolitans 92, Vincent Collet, durant le match du championnat de Frace entre Boulogne-Levallois Metropolitans 92 et Paris Basketball au Palais des Sports Marcel-Cerdan de Levallois-Perret, près de Paris, le 16 may 2023
Le sélectionneur de l’équipe de France de basket et de l’équipe française Metropolitans 92, Vincent Collet, durant le match du championnat de Frace entre Boulogne-Levallois Metropolitans 92 et Paris Basketball au Palais des Sports Marcel-Cerdan de Levallois-Perret, près de Paris

Cette progression ne l’empêche cependant pas de garder ses qualités première de percussion et d’agressivité avec la balle, qui font des ravages dans les raquettes adverses, en plus d’une bonne adresse derrière l’arc (38% à trois points cette saison avec Monaco).

Après 29 sélections en Bleu, Elie Okobo montre désormais bien ce dont il est capable, en attendant d’être décisif en équipe nationale comme il a pu l’être sous les ordres de Sasa Obradovic sur le Rocher.

« Je me sentais à l’aise malgré les hauts et les bas d’un match sur 40 minutes », a-t-il expliqué jeudi après l’entraînement des Français à Vilnius où ils défieront la Lituanie de son coéquipier en club Donatas Motiejunas, qui en a profité pour le chambrer.

« J’ai bien aimé les quatrièmes quart-temps cette année », ajoute-t-il dans un sourire. Ceux d’une Coupe du monde sont souvent chargés en adrénaline.

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