Washington va fournir à l’Ukraine des munitions à uranium appauvri 

Après Londres, Washington franchit le pas. Le Pentagone annonce la fourniture d’« une aide supplémentaire pour l’Ukraine » d’un montant de 175 millions de dollars qui comprend, entre autres, des « munitions de char à uranium appauvri de 120 mm pour les chars Abrams ».

En mars, le ministère de la défense britannique avait annoncé qu’il fournirait à Kiev des obus à l’uranium appauvri pour les chars Challenger 2. Vladimir Poutine avait menacé, déclarant que la Russie serait « obligée de réagir ».

Depuis plusieurs mois, la fourniture de ce type de munitions était évoquée. En janvier, Konstantin Gavrilov, chef de la délégation russe au Forum de l’OSCE pour la coopération en matière de sécurité, à Vienne, a mis en garde les Occidentaux contre ce type d’aide militaire à l’Ukraine. Ces protestations n’empêchent pas l’armée russe d’avoir ce type de munitions, comme l’expliquait l’agence officielle TASS ou l’International Coalition to Ban Unranium Weapons, qui proposait un ensemble de liens vers des sites russes exposant les mérites des obus à l’uranium appauvri.

L’uranium appauvri utilisé pour ces munitions est un sous-produit de l’enrichissement de l’uranium et du traitement du combustible usé. Il est beaucoup moins radioactif que l’uranium naturel mais ses particules peuvent persister longtemps dans l’environnement. Ce matériau, extrêmement dense, est utilisé dans les bombes et les obus perforants afin de les rendre plus pénétrants.

Les Etats-Unis ont massivement utilisé des munitions à uranium appauvri lors des guerres du Golfe de 1990 et 2003 et des bombardements de l’OTAN en ex-Yougoslavie en 1999. L’Agence internationale de l’énergie atomique a écrit que des études menées en ex-Yougoslavie, au Koweït, en Irak et au Liban « ont montré que l’existence de résidus d’uranium appauvri dispersés dans l’environnement ne présentait pas de risque radiologique pour la population des régions touchées ».

Les opposants à l’utilisation de ces munitions affirment toutefois que l’ingestion ou l’inhalation de poussières d’uranium appauvri présente des risques dangereux pour la santé, notamment de cancers et de malformations congénitales.

lemonde

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