En Allemagne, une politique migratoire entre solidarité, fermeté et confusion

La situation sur l’île italienne de Lampedusa après l’arrivée de nombreux réfugiés est au centre d’intenses discussions en Europe sur la politique migratoire et l’aide à apporter Rome. Le premier pays européen lui aussi affronté à l’arrivée de nombreux migrants, l’Allemagne, semble avoir du mal à trouver une ligne claire.

L’annonce de l’arrêt de l’accueil de migrants venant d’Italie et l’attachement affiché à une politique de solidarité européenne en matière de migration vont-elles de pair ?

« Madame Faeser crée un véritable chaos dans la politique migratoire européenne qui a besoin de décisions fiables et claires. Elle remet en cause la confiance dans notre pays et ne sait pas ce qu’elle veut. » Alexander Thom, un responsable du groupe parlementaire chrétien-démocrate au Bundestag n’a pas mâché ses mots pour commenter les déclarations contradictoires de la ministre allemande de l’Intérieur.

Il est vrai qu’il est un peu difficile de comprendre la position de Berlin sur ces questions. En milieu de semaine, l’Allemagne confirmait avoir suspendu l’accueil de migrants en provenance d’Italie dans le cadre du mécanisme de solidarité volontaire entre pays européens.

Berlin reproche à l’Italie de ne pas remplir ses termes du contrat, à savoir reprendre des migrants enregistrés en Italie aujourd’hui en Allemagne, comme le prévoient les accords de Dublin.

Vendredi soir, après l’arrivée massive de réfugiés sur l’île de Lampedusa, Nancy Faeser avait déclaré que l’Allemagne remplirait ses obligations humanitaires. Samedi, un porte-parole de la ministre confirmait l’arrêt de l’accueil de migrants venus d’Italie. Dimanche soir, à nouveau à la télé, Nancy Faeser annonçait des échanges avec ses homologues italien, espagnol et français pour évoquer la situation à Lampedusa pour mettre sur place un plan d’action pour soutenir Rome.

« La raison pour laquelle nous avons suspendu la procédure (…) est que l’Italie n’a montré aucune volonté de reprendre des personnes dans le cadre de la procédure (…). Il est désormais évident que nous respecterons notre obligation de solidarité », a déclaré Nancy Faeser à la chaîne de télévision allemande ARD.

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