Equipe de France : Henry, Coman, Konaté… Le sujet de la santé mentale s’invite à Clairefontaine

FOOTBALL Après la tentative de suicide du Niçois Alexis Beka Beka, le 29 septembre dernier, les Bleus ont évoqué la santé mentale des sportifs et sportives de haut niveau, invitant chaque athlète à en parler avant que le problème ne s’aggrave

Le thème de la santé mentale s’est invité cette semaine du côté de Clairefontaine, une dizaine de jours après la tentative de suicide du Niçois Alexis Beka Beka, en plein milieu du viaduc de Magnan à environ 10 kilomètres du siège des Aiglons, alors qu’il se dirigeait à l’entraînement. Mardi, Thierry Henry avait déjà été interrogé sur le sujet et avait évoqué un sujet « vraiment important ».

« Quand on a vu ces images sur le pont, on s’est tous penchés sur nos problèmes à nous. Moi, ça m’a fait réfléchir sur mes problèmes. J’en ai comme tout le monde, on les cache, on les masque. On essaye de faire des choses pour ne pas y penser. De temps en temps, il y a des personnes qui arrivent à bout, a déclaré le sélectionneur des Bleuts. Ça ne s’est pas produit, mais c’est dommage qu’on arrive à ça pour réaliser. Maintenant, il faut qu’il y ait des ouvertures, des portes, des compréhensions pour que les gens puissent s’exprimer sans avoir peur ou honte. »

 

Mercredi, ce sont Ibrahima Konaté et Kingsley Coman qui ont été lancés sur le sujet à l’occasion du dernier point presse de la semaine à Clairefontaine avant le déplacement, vendredi, aux Pays-Bas pour le dernier match de qualif à l’Euro 2024. « J’ai bien aimé ce moment où M. Thierry Henry a parlé de la santé mentale des joueurs parce que c’est un sujet très important, on ne le souligne pas assez », a déclaré en préambule le défenseur central de Liverpool.
Pour lui, les médias ont une part de responsabilité : « Vous, les journalistes, avez un métier qui est de poser des questions, de critiquer les joueurs, et ça aussi ça joue sur la santé mentale des joueurs. Ce sont des aspects qui sont très difficiles à avaler pour certains joueurs à la fin des matchs, ils regardent les critiques et ils se font insulter. »

Les athlètes français sortent du bois sur le sujet de la santé mentale

Le natif de Paris s’estime pour sa part chanceux d’être bien entouré et protégé de cela son entourage proche et sa famille, il n’en oublie pas pour autant que ce n’est pas le cas de tout le monde dans ce milieu. « Je pense que c’est plus facile de s’exprimer aujourd’hui, mais il y a des joueurs qui ont peu d’amis, pas de famille ou qui sont timides, il faut se poser la question de comment ils font pour parler, a-t-il pointé du doigt. Il faut tous se poser la question au quotidien quand un joueur ne va pas bien, essayer d’aller vers lui, et en parlant avec lui en étant sincère, je pense qu’il peut s’ouvrir ».

Peu réputé pour ses envolées lyriques et ses longues tirades, Kingsley Coman a salué de son côté l’effort des clubs qui, après des années à détourner les yeux sur les problèmes psychologiques de leurs joueurs, semblent enfin bouger sur le sujet. « C’est très important, on est dans un métier où il y a énormément de stress, il faut s’en protéger et pouvoir en parler, c’est quelque chose qui aide. Chaque joueur a ses techniques, mais c’est bien que les clubs mettent des choses en place pour qu’on soit encadrés », a-t-il expliqué.

AFP

You may like