JO 2024: l’ONU adopte une trêve olympique malgré l’opposition de la Russie

La trêve olympique est une tradition qui remonte à la Grèce Antique du IXe siècle avant notre ère et qui a été remise au goût du jour pour les JO modernes dès ceux de Lillehammer en 1994 : les pays membres de l’ONU s’engagent à cesser les hostilités une semaine avant le début des Jeux olympiques et jusqu’à sept jours après la fin des paralympiques.

La totalité des quinze trêves avaient été adoptées par consensus quelques mois avant le coup d’envoi de l’édition jusqu’ici, rappelle notre correspondante à l’ONU, Carrie Nooten, mais la Russie a décidé de compliquer le processus en provoquant un vote pour les Jeux de Paris 2024. Moscou a expliqué protester contre la décision du Comité international olympique (CIO) d’interdire aux athlètes russes de participer aux Jeux olympiques sous leurs drapeaux nationaux depuis le lancement de l’offensive russe en Ukraine.

« Il y a une tendance dangereuse à l’interférence politique dans le sport et à l’utiliser comme instrument de pression politique », a dénoncé l’ambassadrice russe adjointe à l’ONU, Maria Zabolotskaya, qualifiant la « discrimination » contre les athlètes russes de « sommet de l’hypocrisie et du cynisme ».

« Ce n’est en aucun cas une discrimination des athlètes, cela concerne le respect des règles de la Charte olympique », a répondu le président du CIO Thomas Bach devant la presse, alors que le CIO a suspendu en octobre le comité olympique russe pour avoir placé sous son autorité plusieurs organisations sportives de régions ukrainiennes occupées.

Votée par seulement 118 des 193 pays
Cette décision aurait pu rester anecdotique, mais elle en fait la trêve olympique la moins soutenue de l’histoire des Jeux modernes. Elle n’a été votée que par 118 pays membres sur 193 – la Russie et la Syrie se sont abstenues, et 70 pays, dont très largement ceux du continent africain, n’ont pas voulu s’exprimer.

Par comparaison, 173 des 193 membres de l’ONU avaient soutenu la trêve il y a deux ans. Le président du Comité international olympique Thomas Bach a regretté ce monde qui « fait face à tant de confrontations, de divisions et de polarisation » alors qu’il pense que justement les gens aspirent à des « événements fédérateurs », comme peut l’être une trêve olympique.

Il a appelé à « envoyer un message sans équivoque au monde: oui, nous pouvons nous rassembler même en temps de guerres et de crises ».

Le CIO considère l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022 comme une violation de la trêve olympique liée aux JO 2022 de Pékin et a ainsi recommandé aux fédérations internationales de bannir leurs compétitions du sol russe et d’interdire tout symbole officiel russe. Mais il n’a pas encore tranché concernant les Jeux.

La résolution appelle les États membres à « observer la trêve olympique individuellement et collectivement » à partir du septième jour avant le début des JO de Paris (26 juillet au 11 août 2024) et jusqu’au septième jour après la fin des jeux paralympiques (28 août au 8 septembre).

RFI

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