Primaires républicaines : duel décisif entre Donald Trump et Nikki Haley dans le New Hampshire

Les électeurs républicains votent mardi lors de la primaire du New Hampshire, où le grand favori Donald Trump affronte son ancienne ambassadrice à l’ONU, Nikki Haley. Le score de cette dernière fera l’objet de toutes les attentions car, dans cet État où les électeurs indépendants sont nombreux, il pourrait donner une idée de la tendance pour la course à la Maison Blanche.

L’ultra-favori de la droite américaine Donald Trump et son ancienne ambassadrice à l’ONU, Nikki Haley, s’affrontent mardi 23 janvier dans le New Hampshire dans le cadre de la primaire républicaine. Un scrutin qui devrait décider de la suite de la course à la Maison Blanche chez les conservateurs.

Mardi, « sortez de votre lit et allez voter ! » a exhorté lundi soir l’ex-président lors d’un meeting de campagne à Laconia, dans cet État du nord-est du pays. « Attrapez votre voisin, attrapez tout le monde, il faut y aller parce qu’il nous faut gagner très largement », a-t-il ajouté.

Donald Trump devance Nikki Haley de près de 20 points dans les sondages pour cette deuxième primaire.

« Maintenant nous ne sommes plus que deux personnes et je pense que l’une d’elles ne sera probablement plus là demain », a-t-il prédit, devant une petite foule bruyante, affirmant que « l’heure est venue de se rassembler pour le parti républicain ».

Bataille inégale
Le retrait ce week-end du gouverneur de Floride, Ron DeSantis, un temps considéré comme le principal rival à droite de Donald Trump avant l’effondrement de sa campagne, a ramené le trio de tête à un duel. Mais la bataille est très inégale.

Donald Trump, qui dispose d’une base solide de fervents partisans, a déjà remporté haut la main la primaire de l’Iowa le 15 janvier, loin devant Ron DeSantis (deuxième) et Nikki Haley (troisième). S’il venait à écraser sa rivale dans le New Hampshire, il serait extrêmement difficile pour l’ancienne gouverneure de Caroline du Sud de s’en remettre.

La route de Donald Trump, 77 ans, vers la nomination officielle comme candidat des républicains face au démocrate Joe Biden à la présidentielle de novembre serait alors complètement dégagée.

Mais si Nikki Haley, 52 ans, resserrait fortement l’écart, voire parvenait à arracher une miraculeuse victoire dans cet État comptant une proportion conséquente d’indépendants, cela la placerait dans une bonne position pour le prochain scrutin fin février dans son État de Caroline du Sud. Mais ce n’est pas gagné.

« Large victoire »
Patricia Ferrante, retraitée de 68 ans venant de Hudson dans le New Hampshire, dit « ne pas beaucoup aimer » Nikki Haley et prédit une « large victoire » mardi soir pour Donald Trump. Nikki Haley « a l’air d’être du côté des gens qui ont de l’argent, les gens qui méprisent » les autres, déclare-t-elle à l’AFP.

Alors que la retraitée a l’impression que Donald Trump « se tient à nos côtés, nous les travailleurs », affirme-t-elle. « Il ne nous méprise pas. »

En attendant le vote, Donald Trump s’est vanté de son avance dans les sondages sur son réseau Truth Social et a ressorti le sobriquet dont il affuble Nikki Haley : « Cervelle de moineau ». Ce week-end, il a aussi dit qu' »elle n’était pas assez dure […], pas assez intelligente […], pas assez respectée ».

Bien que Donald Trump n’ait cessé de le malmener, Ron DeSantis a appelé à voter pour lui. « Il est clair, selon moi, que la majorité des électeurs républicains de la primaire veulent donner une autre chance à Donald Trump », a-t-il dit en jetant l’éponge dimanche.

« Déclin », « chaos »
Nikki Haley, elle, doit se livrer à un exercice d’équilibriste : critiquer Donald Trump sans s’aliéner les trumpistes. Elle a notamment questionné ses capacités cognitives après qu’il l’a confondue, dans un discours, avec l’ex-présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi. Donald Trump « n’est juste pas au même niveau qu’en 2016 », a-t-elle attaqué sur CBS, en jugeant l’ancien président en « déclin » et risquant de provoquer le « chaos ».

Un comble pour Donald Trump qui ne cesse d’attaquer Joe Biden en raison de son âge avancé (81 ans) et de ses bourdes, allant jusqu’à imiter la démarche parfois hésitante du président américain pendant ses meetings de campagne.

Le New Hampshire ne représente que 22 délégués. Pour être officiellement désigné, le vainqueur républicain doit en obtenir 1 215 à l’échelle du pays. Mais par rapport à des États plus conservateurs, il donne une meilleure indication d’un possible succès électoral national et des primaires suivantes.

Les électeurs indépendants y sont autorisés à voter aux primaires des deux partis, républicain et démocrate, sans nécessairement y être affiliés.

Donald Trump, poursuivi dans plusieurs affaires, dont l’une pour tentative d’inverser les résultats de l’élection de 2020, doit passer les prochains mois entre les tribunaux et les meetings. Il devait assister lundi à une audience dans son procès pour diffamation à New York, mais l’audience a été repoussée.

AFP

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