Norman Jewison, réalisateur de « Dans la chaleur de la nuit », est mort

Norman Jewison, réalisateur canadien qui s’est imposé comme l’un des cinéastes les plus éclectiques d’Hollywood, est mort ce week-end à l’âge de 97 ans. Il avait notamment réalisé « Dans la chaleur de la nuit », « Jesus Christ Superstar » ou encore « L’Affaire Thomas Crown ».

Le réalisateur canadien Norman Jewison, auteur d’une filmographie éclectique à Hollywood qui comprend notamment les films « Dans la chaleur de la nuit » et « Jesus Christ Superstar », est mort ce week-end à l’âge de 97 ans.

Le cinéaste est « décédé samedi paisiblement », selon un communiqué de son agent Jeff Sanderson, qui indiquait lundi 22 janvier que des cérémonies en son honneur auront lieu « ultérieurement à Los Angeles et à Toronto ».

Après des débuts à la télévision canadienne, Norman Jewison s’est imposé au cours de sa carrière comme l’un des cinéastes les plus prolifique de l’industrie américaine. Ses nombreux films lui ont notamment valu d’être nominé trois fois pour l’Oscar du meilleur réalisateur.

Cinéaste social
Satire politique pour « Les Russes arrivent » (1966), film de braquage avec Steve McQueen dans « L’Affaire Thomas Crown » (1968), comédie musicale avec « Un Violon sur le toit » (1971), son œuvre explore des genres très divers.

Mais aux États-Unis, son héritage reste surtout celui d’un cinéaste intéressé par la question sociale. Grâce notamment à la marque laissée par « Dans la chaleur de la nuit », qui a remporté cinq Oscars en 1967, dont celui du meilleur film.

Sous les atours d’un simple film policier, le cinéaste y aborde les tensions raciales américaines, fracture fondatrice des États-Unis. La légende Sidney Poitier, première vedette noire d’Hollywood, y incarne un policier de Philadelphie qui se retrouve accusé de meurtre dans le Mississippi, et doit mener l’enquête avec le shérif local – blanc – en composant avec le racisme des habitants.

« Les films qui traitent des droits civiques et de la justice sociale sont ceux qui me sont les plus chers », avait déclaré Norman Jewison, rappelle lundi le New York Times.

Le Centre canadien du film, institution de formation créée par Norman Jewison en 1988, a dit lundi pleurer un « visionnaire » et une « icône nationale », connu « pour son engagement en faveur de la justice sociale ».

La ministre canadienne du Patrimoine, Pascale St-Onge, a elle salué un cinéaste aux films « uniques ». « Que ce soit avec ‘Dans la chaleur de la nuit’, ‘Le Violon sur le Toit’ ou encore ‘Éclair de Lune’, ses films auront su toucher ses fans ici et ailleurs dans le monde. »

Grands noms d’Hollywood
Sylvester Stallone dans « F.I.S.T » (1978), Al Pacino dans « Justice pour tous » (1979), Denzel Washington dans « Hurricane Carter » (1999) : au cours de sa longue carrière, Norman Jewison a dirigé les plus grands noms d’Hollywood. Il a également collaboré avec Gérard Depardieu, qu’il met en scène avec Whoopi Goldberg dans « Bogus » en 1996.

Ses films ont récolté 46 nominations aux Oscars au total et ont été récompensés 12 fois.

De quoi permettre, par exemple, à la chanteuse pop Cher de remporter l’Oscar de la meilleure actrice, pour sa romance avec Nicolas Cage dans « Éclair de Lune » (1987). « Merci pour l’une des plus grandes, des plus heureuses, des plus amusantes expériences de ma vie », a réagi lundi la chanteuse sur X. « Sans vous, je n’aurais pas mon bel homme en or. »

Né à Toronto en 1926, Norman Jewison est élevé par des parents protestants qui tiennent un commerce en-dessous de leur appartement. Mais à cause de son nom à consonance juive, le jeune homme est harcelé à l’école par ses camarades, relate le New York Times.

Il exprime très tôt un intérêt pour le cinéma et le théâtre, et, après avoir gagné ses premiers deniers comme chauffeur de taxi, trouve un emploi à la télévision canadienne CBC dans les années 50. Il y passera sept ans avant de s’aventurer dans l’univers de la télévision américaine, puis du cinéma. Son premier film en tant que réalisateur à Hollywood, « Des ennuis à la pelle », remonte à 1962.

Compagnon de l’Ordre du Canada, la plus haute distinction de son pays d’origine, le cinéaste laisse derrière lui trois enfants et cinq petits-enfants.

AFP

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