Moselle : une tour de la centrale électrique de Saint-Avold dynamitée, en vue de l’abandon attendu du charbon

A ce jour, la centrale Emile Huchet et celle de Cordemais, en Loire-Atlantique, sont les deux dernières centrales à charbon encore en activité en France.

Une page se tourne à Saint-Avold (Moselle). La plus haute tour de la centrale à charbon Emile Huchet a été dynamitée, dimanche 11 février, dans le cadre de la conversion du site vers une production d’énergie propre. Les 10 000 tonnes de béton de la tour aéroréfrigérante numéro 5, qui mesurait environ 120 mètres de haut, se sont effondrées en quelques secondes, à 11 heures, sous les yeux de centaines de curieux.

Quelque 200 personnes, dont des artificiers et des forces de l’ordre, étaient mobilisées pour procéder à ce « foudroyage », selon Jean-Michel Mazalèrat, le président de GazelEnergie, la société qui exploite la centrale.

 

Le charbon est la source d’énergie la plus émettrice en gaz à effet de serre, responsable du changement climatique.

Ainsi, de nombreux pays, dont la France, se sont engagés fin 2021 à la conférence de l’ONU sur le climat, la COP26, à Glasgow, à abandonner cette énergie fossile. Mais l’année suivante, le gouvernement a relancé la production de charbon dans l’Hexagone, afin de parer l’arrêt de l’approvisionnement en gaz russe à l’issue de l’invasion de l’Ukraine, ainsi qu’une baisse importante de la production du parc nucléaire en raison d’opérations de maintenance sur plusieurs sites.

Une centrale en cours de reconversion
A ce jour, la centrale Emile Huchet et celle de Cordemais, en Loire-Atlantique, sont les deux dernières centrales à charbon encore en activité en France. Si elles préparent leur conversion à la biomasse, la centrale de Saint-Avold a de nouveau produit de l’électricité au début de l’année, moment où la France a connu un épisode froid de quelques jours avant le retour d’une douceur excessive pour un mois de janvier.

Cependant, d’ici 2027, cette centrale doit accueillir le projet « Emil’hy » (pour Emile Huchet et hydrogène), dont l’ambition est de produire de l’hydrogène bas carbone et renouvelable par électrolyse de l’eau.

Représentant à date un investissement de 780 millions d’euros, ce projet prévoit, pour 2030, une capacité totale de 400 MW et une production de 56 000 tonnes d’hydrogène par an. Mais dans un premier temps, la centrale devra alimenter en priorité l’aciériste allemand Saarstahl Hoolding Saar (SHS), situé en face. Les études d’ingénierie sont en cours de finalisation et la concertation publique doit débuter fin février, a fait savoir un porte-parole de GazelEnergie, Camille Jaffrelo.

AFP

You may like