La saison agricole dangereusement compromise au Maroc après une sixième année de sécheresse

Au Maroc, une catastrophe économique se dessine. Dans le pays d’Afrique du Nord où l’agriculture emploie un tiers de la population, elle remet en cause un modèle agricole productiviste, basé sur les exportations.

Dans la province de Berrechid, au sud-est de Casablanca, en ce mois de février 2024, les vastes champs sont anormalement nus. Dans cette zone considérée comme le grenier à céréales du pays, près de 90% des terres ne sont pas irriguées. Depuis janvier 2024, la pluviométrie dans le royaume est en baisse de 44% par rapport à janvier 2023.

Le niveau des barrages est anormalement bas et fait craindre des pénuries d’eau, quand à la température, elle, a augmenté de 1,8 degré par rapport à une période allant des années 1980 à 2010. Une catastrophe sociale et environnementale.

Un tiers de la population marocaine vit de l’agriculture.

Pour les agronomes, c’est tout le modèle agricole du pays qu’il faut revoir de fond en comble. Un modèle, basé depuis une quinzaine d’années, sur les exportations de cultures très gourmandes en eau, quand l’offre hydrique est en constante diminution.

Alors que les besoins nationaux sont estimés à plus de 16 milliards de m3 d’eau, le royaume chérifien n’a disposé que d’un tiers de cette ressource ces cinq dernières années.

VivAfrik

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