Naufrage dans la Manche : un mort et deux portés disparus

Mercredi, un migrant est mort après être tombé de son embarcation en détresse dans la Manche. Son corps a été récupéré par les secours français et ramené à quai. Deux autre exilés sont portés disparus. Par ailleurs, 179 personnes ont été secourues cette journée-là, a indiqué la préfecture maritime.

Nouveau drame dans le nord de la France. Un migrant a été récupéré inconscient mercredi 28 février par les secours au large de Calais alors qu’il tentait de rejoindre l’Angleterre à bord d’une embarcation de fortune. Malgré les efforts pour le secourir, il est décédé à son retour à quai. Deux autres exilés sont également portés disparus, ont indiqué les autorités françaises. 

Que s’est-il passé ? A la mi-journée de mercredi, les passagers de cette embarcation ont appelé les secours, a expliqué la Préfecture maritime de la Manche et de la Mer du Nord (Prémar) dans un communiqué.

Une opération est lancée. Cinquante-six personnes sont secourues.

C’est au cours de l’intervention que les passagers signalent la disparition de trois personnes – tombées à l’eau. Des recherches sont alors lancées et un hélicoptère localise les trois exilés. Les secours en mer récupèrent « une première personne, inconsciente », celle qui ne pourra pas être « réanimée à bord » et sera « déclarée décédée à quai », selon la Prémar.

Mais entre temps, les conditions météorologiques se sont dégradées et les deux autres personnes signalées « n’ont pas pu être relocalisées et récupérées par les moyens aéronautiques et maritimes présents », détaille la Prémar.

Les recherches ont été interrompues, tout le secteur ayant été fouillé.

Les naufragés ont été pris en charge en fin d’après-midi par les services de secours au port de Calais et une enquête a été ouverte. Au total, 179 personnes ont été secourues au large mercredi par des moyens français lors de plusieurs opérations distinctes.

Corps portés disparus

Ce n’est pas la première fois que des corps sombrent dans la Manche au cours de tragiques traversées sans être retrouvés. Cet hiver, InfoMigrants avait enquêté sur la disparition d’Eskiel, un Éthiopien, monté à bord d’un canot qui a fait naufrage le 22 novembre 2023, et dont personne n’a de nouvelles depuis. Il avait 37 ans, mais ne figurait pas parmi les deux victimes officielles.

Une photo des passagers, prise juste avant leur départ et consultée par InfoMigrants, atteste de la présence d’Eskiel parmi eux. Depuis, sa famille tente de reconstituer les circonstances de sa disparition.

Le 15 décembre, deux amis étaient aussi partis à la recherche de deux jeunes Iraniens, Hiva et Nima, disparus dans la Manche. Les quatre amis avaient pris place à bord d’un canot avant que celui-ci ne coule, surchargé. « Une vague est arrivée : Nima, moi et une dizaine d’autres personnes sommes tombées à l’eau”, raconte un des amis survivants. Puis, le flou : “C’est la dernière fois que j’ai vu Nima”. Les corps de deux amis n’ont jamais été retrouvés.

Coopération franco-britannique

Le naufrage de mercredi est le deuxième en 2024 au large des côtes françaises. Dans la nuit du 13 au 14 janvier, cinq migrants, dont deux adolescents syriens de 14 ans et 16 ans, avaient péri à Wimereux, au sud de Calais, alors qu’ils tentaient de rejoindre une embarcation déjà en mer dans une eau autour de 9 degrés. 

Douze migrants ont perdu la vie en 2023 en tentant de traverser la Manche, selon la Prémar. 

Depuis des années, la France et le Royaume-Uni multiplient les mesures pour empêcher les traversées de la Manche. En mars 2023, les deux États ont signé un énième accord pour le déploiement de patrouilles supplémentaires côté français notamment. Coût du dispositif pour Londres : près de 500 millions d’euros. 

Le Royaume-Uni s’était même félicité en début d’année d’avoir récolté les fruits de ses lourds investissements dans la militarisation de sa frontière maritime. 

Le nombre de personnes atteignant le littoral anglais a baissé d’un tiers en 2023. Londres a enregistré 29 437 arrivées de migrants en « small boat » cette année-là, contre 45 000 en 2022.

infomigrants

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