Les plantes nous font gagner du temps, mais ça ne suffira pas !

Avec l’augmentation des niveaux de dioxyde de carbone (CO2) dans l’atmosphère, les plantes stockent plus de carbone par la photosynthèse. C’est ce que nous apprennent aujourd’hui les chercheurs. Mais ils notent que cette augmentation est loin de suffire à compenser nos émissions de gaz à effet de serre.

Les plantes se nourrissent en partie du dioxyde de carbone (CO2) présent dans notre atmosphère. C’est pourquoi les scientifiques considèrent les forêts comme d’importants puits de carbone, capables de stocker du CO2 sur un temps plus ou moins long. Avec les sols, elles retiennent environ un tiers de nos émissions de carbone. Certains y voient ainsi même un pilier de la lutte contre le réchauffement climatique anthropique.

C’est dans ce cadre que la question a été posée : avec l’augmentation des niveaux de CO2 atmosphérique, les plantes capturent-elles plus de carbone qu’elles ne le faisaient par le passé et si oui, à quel point ? Des chercheurs du Lawrence Berkeley National Laboratory (Berkeley Lab, États-Unis) répondent aujourd’hui par l’affirmative à la première partie de la question. Ils concluent même, concernant la seconde partie de la question, à une augmentation de la photosynthèse — qui consomme le CO2 — de 12 % entre 1982 et 2020.

En quantité de CO2 supplémentaire retirée de notre atmosphère, cela fait 12 milliards de tonnes. Sachant que tout le carbone extrait de l’atmosphère par photosynthèse n’est pas stocké dans les écosystèmes. Une grande partie est en effet ensuite relâchée dans l’atmosphère par la respiration desdites plantes. Mais les chercheurs assurent qu’il existe un lien direct entre l’augmentation de la photosynthèse et l’augmentation du stockage mondial du carbone.

Un effet loin de compenser les émissions de gaz à effet de serre

Pour en arriver à cette conclusion, les chercheurs, comme cela avait déjà été le cas pour des études précédentes, se sont appuyés sur les données de plus de 500 tours micrométéorologiques réparties dans le monde ainsi que sur des images satellites. Mais si la méthode permet d’intégrer au résultat un nombre de feuilles supplémentaires, par exemple, elle ne rend pas compte d’une possible augmentation de l’efficacité de chaque feuille à absorber du CO2 sous les nouvelles conditions de concentration atmosphérique.

Les chercheurs ont donc examiné près de trois décennies d’estimation des puits de carbone qu’ils ont comparées ensuite aux prédictions des images satellites et aux modèles d’échanges de carbone entre l’atmosphère et la terre. C’est ainsi qu’ils concluent avec une certaine confiance à une augmentation de la photosynthèse de 12 % depuis le début des années 1980.

Pourtant, cette augmentation, si conséquente soit-elle, est loin de compenser la quantité de CO2 que nous rejetons dans l’atmosphère. En 2020, nos émissions avaient atteint les 34 milliards de tonnes. Pour 2021, les experts s’attendent à des émissions de 39 milliards de tonnes. Et les chercheurs soulignent que rien ne dit pour combien de temps encore les forêts continueront de nous rendre ce précieux service de ralentir le réchauffement climatique anthropique. Ils s’attendent même à une saturation. Dont ils ignorent encore à quel moment elle interviendra et dans quelle mesure.

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