Bruno Le Maire sur les superprofits : « C’est une notion qui n’a pas de sens »

Invité à s’exprimer dans le cadre de la Rencontre des Entrepreneurs de France, organisée par le Medef, Bruno Le Maire a rejeté la proposition de la Nupes d’une taxation des superprofits. Le ministre a également appelé à découpler le prix de l’électricité de celui du gaz et maintenu ses prévisions de croissance.

Bruno Le Maire a rejeté les propositions de nouvelles taxes pour les entreprises qui réalisent des profits importants, lors de la Rencontre des Entrepreneurs de France. Pour le ministre de l’Economie, les superprofits sont « une notion qui n’a pas de sens. Des entreprises font des profits et lorsqu’elles font des profits importants, surtout en période d’inflation, il est nécessaire qu’elles en reversent une partie directement aux Français. C’est exactement ce que nous leur avons demandé de faire avec la Première ministre », a-t-il déclaré. Une réponse directe à la Nupes qui réclame une taxation spécifique pour les entreprises qui, justement, réalisent d’importants profits.

« Taxer plus, c’est produire moins » a complété le locataire de Bercy qui a, malgré tout, encouragé les entreprises à reverser une partie de leurs profits à leurs clients en prenant l’exemple de TotalEnergies qui propose, en ce moment, des remises à la pompe. « Ils reversent une partie de ces profits directement à nos compatriotes et je pense que ça allège la facture de l’inflation (…). CMA CGM fait la même chose. Les distributeurs l’ont fait en bloquant les prix de l’alimentaire », a noté le ministre en appelant « toutes les entreprises qui peuvent le faire à aider nos compatriotes dans cette période ». Bruno Le Maire a notamment appelé les banques à réduire le montant des frais bancaires et les assureurs à réduire le montant des primes.

Découpler le prix de l’électricité du prix du gaz
Sur les prix de l’énergie, Bruno Le Maire a déclaré qu’il y avait une « urgence absolue à découpler le prix de l’électricité du prix du gaz », dans une allusion claire à la réforme structurelle du marché de l’électricité annoncée par Ursula Von der Leyen et qui doit donner lieu à une réunion des ministres européens de l’énergie le 9 septembre prochain. « Vous ne pouvez pas demander aux Français de financer 6 réacteurs nucléaires, pour avoir de l’énergie décarbonée mais que le prix ne soit pas celui du coût de production en France mais celui du gaz » a-t-il prévenu.

En pleine crise du gaz, Bruno Le Maire a également renouvelé ses appels à la sobriété : « Il faut que chacun d’entre nous comprenne qu’il sera nécessaire de réduire sa consommation d’énergie chez soi, dans les transports, dans les entreprises, dans les administrations et dans les commerces », a estimé le ministre de l’Économie. « Partout où nous pouvons, il faut réduire la consommation d’énergie », a-t-il insisté.

Des prévisions de croissance maintenues
Il a également évoqué « la préparation d’un scénario », en cas d’hiver rude et de gaz moins disponible : « Nous travaillons avec toutes les entreprises pour voir comment nous pouvons organiser le rationnement de l’énergie à destination des entreprises si jamais nous devions avoir un hiver particulièrement difficile », a-t-il ainsi expliqué, assurant malgré tout qu’il s’agit là de « la toute dernière option » sur la table.

En marge de l’événement, Bruno le Maire a maintenu ses prévisions de croissance . Selon lui, la flambée de l’inflation qui rogne le pouvoir d’achat des Français ne remet pas en cause les prévisions de croissance du gouvernement : « La croissance française résiste, elle est solide. Les faits sont là, les chiffres sont là. Nous avons aujourd’hui une croissance qui se tient. Je maintiens la prévision à +2,5 % pour 2022, c’est un des meilleurs chiffres de la zone euro. »

lejdd

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