Mozambique : cinq ans après l’arrivée des shebabs

Le Cabo Delgado souffre toujours de la présence des terroristes d’Al Shabab, malgré le soutien de la communauté internationale.

La joie est de retour dans les rues de Mocímboa da Praia. C’est la journée du football et chaque but est salué par une célébration. La ville portuaire mozambicaine a été libérée des terroristes d’Al-Shabaab il y a un an. Malgré les sourires, les marques et les souvenirs de quatre années d’occupation ne sont pas oubliés.

Lucia Da Silva, habitante de Mocímboa da Praia se rappelle d’une journée d’horreur pour elle et sa famille : « Ils (les Shebabs) sont venus et ont dit « nous allons brûler la maison ». Je suis sortie, j’ai ouvert la porte et ils sont entrés dans la pièce. J’ai dit aux enfants de courir et de se cacher dans la pièce, mais l’un d’eux est entré et a pris les enfants. Je n’ai pas pu les arrêter. Ils ont dit qu’ils allaient bien s’occuper des enfants. Ensuite, nous nous sommes enfuis dehors, ils ont mis le feu aux lits et aux moustiquaires avec de l’essence et ont brûlé la maison. »

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Ce mercredi marque les cinq ans de la première attaque terroriste dans le Cabo Delgado contre des unités de police à Mocímboa da Praia. La ville est désormais sous la protection de la police rwandaise, venue soutenir les autorités mozambicaines.

Le conflit s’est étendu à toute la province et a déplacé des milliers de personnes. Beaucoup n’ont pas encore pu rentrer chez elles. Elles restent dans des centres d’hébergement de fortune, regardant toujours par-dessus leur épaule.

Ricardo Mendes, 43 ans, fait partie de ces personnes déplacées, il vit aujourd’hui à Metuge.

« Ici, à Cabo Delgado, nous sommes fatigués des terroristes. Ce calme que nous voyons aujourd’hui est dû au fait que nos forces travaillent dans la jungle. Elles sont à la poursuite des terroristes ».

La peur de nouvelles attaques et la faim affectent la plupart des familles.

« Ici, depuis que nous sommes arrivés il y a plus d’un an, nous mangeons toujours la même chose : du riz et des haricots, témoigne Graça João, déplacée vivant à Metuge. Il n’y a pas d’argent ici pour nous ».

L’ONU estime que les années de terreur ont conduit près d’un million de Mozambicains à fuir leur foyer.

Malgré les efforts de pacification de la province, désormais soutenus par la communauté internationale, le conflit n’est pas terminé. Il est moins bruyant, mais pas moins douloureux pour des milliers de familles.

euronews

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