« Omar m’a tué » une nouvelle fois ! La requête d’Omar Raddad rejetée

Omar Raddad ne verra par la révision de son procès. C’est sans doute la fin malheureuse d’un des plus longs feuilletons judiciaires français. La requête en révision de son procès du jardinier marocain a été rejetée, ce jeudi 13 octobre 2022. Son procès ne sera donc pas rouvert.

Omar Raddad est ce jardinier marocain, condamné à tort en 1991 pour le meurtre de Ghislaine Marchal, chez qui il travaillait. Il avait surtout « le tort d’être maghrébin », expliquait à l’époque son avocat Me Jacques Vergès qui démontrait que le dossier avait été bâclé. Le jardinier marocain est accusé principalement sur la base de l’écriture en sang « Omar m’a tuer » inscrite auprès de la victime.

En 2011, Roschdy Zem a réalisé un film, intitulé Omar m’a tuer, racontant les grandes lignes de cette affaire. Surtout, avec cette chronique d’un doute raisonnable, le film démontre les incohérences de l’enquête à charge alors menée par la justice française.

Deux ADN sur la scène du crime, mais pas celui d’Omar Raddad
Aujourd’hui, Omar Raddad espérait que la justice puisse reprendre le dossier sur la base de traces ADN retrouvées sur l’inscription près de la victime. C’était le sens de sa demande de révision déposée récemment. La Défense espérait qu’un laboratoire puisse être désigné pour travailler sur ces éléments. En effet, depuis 2001, il est démontré que deux ADN étaient mêlés au sang de Ghislaine Marchal et qu’aucun ne correspondait à celui d’Omar Raddad. Il fut pourtant condamné par la Cour d’assises de Nice sur la base de cette inscription.

Une première demande de révision du procès, faite en 2001, a déjà été rejetée par la justice française. Mais depuis, la technologie de recherche des ADN ayant fait d’importants progrès, la possibilité de découvrir dans le fichier des informations sur les personnes à qui appartenaient les deux traces découvertes près du corps de la victime semblait plaider pour une révision du procès.

Omar Raddad innocent mais…
La chambre de l’instruction de la cour de révision en a décidé autrement car, comme l’explique la Cour de révision dans un communiqué « la décision rendue par la commission d’instruction ne porte pas sur la culpabilité ou l’innocence de la personne condamnée: elle se limite à déterminer si les éléments nouveaux peuvent permettre à la Cour de révision et de réexamen de remplir son office » et la demande a été rejetée, explique BFM.

Ainsi, plus de 30 ans après les faits, on ne pourra donc jamais savoir qui était sur la scène du crime de la riche veuve et qui a fait accuser le jardinier.

afrik

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