Renforcement de la formation professionnelle dans l’UEMOA : Des pays membres en quête de solutions aux défis de mutualisation des programmes

Deux ateliers de diagnostic institutionnel et opérationnel et d’appui à l’élaboration et à la mise en œuvre des plans d’actions des Entités Nationales de Mutualisation (ENM) se tiennent, depuis hier à Lomé. Cette rencontre est organisée par le Cadre de Concertation des Ministres en charge de l’Emploi et de la Formation Professionnelle de l’espace de l’Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine (CCMEFP-UEMOA), avec l’appui financier de l’UEMOA et la Direction du Développement et de la Coopération (DDC) de la Suisse. Ce cadre de réflexions de deux jours va marquer, au niveau régional, le démarrage effectif de la mise en œuvre des activités du Programme Régional de Formation Professionnelle (PROFOR) entamées, depuis septembre 2022. Ceci, en vue d’assurer une plus grande employabilité dans l’espace UEMOA.

Aujourd’hui, le sous-secteur de la formation professionnelle dans les différents pays de l’Union souffre d’un faible niveau de pilotage institutionnel et d’une inadéquation des ressources nécessaires, pour booster la qualification des jeunes et des femmes en quête d’emploi. Dans ce contexte, deux ateliers régionaux sur la mutualisation des ressources et outils de la formation professionnelle dans l’espace UEMOA se tiennent, depuis hier à Lomé. L’objectif global est d’actualiser l’état des lieux des Entités Nationales de Mutualisation (ENM) et des outils de mise en œuvre de la mutualisation, en vue d’une planification cohérente des activités, pour la période 2023-2024.

De façon spécifique, il s’agit d’identifier les contraintes d’ordre institutionnelles et opérationnelles entravant la mutualisation dans chaque pays, d’actualiser au besoin les outils de sa mise en œuvre. Il est question aussi d’analyser les moyens opérationnels nécessaires aux ENM et proposer des mesures de renforcement, d’accompagner, au plan technique, les ENM dans l’élaboration et la finalisation de leur planification 2023-2024. Les participants, venus des huit pays de l’Union et du Tchad, vont se pencher sur la problématique de la question de l’emploi et de la formation professionnelle.

Faire de l’emploi et de la formation professionnelle une priorité

De l’avis de la représentante-résidente de la Commission de l’UEMOA au Togo, Mme Aminata Lo Paye, la poursuite de la dynamique de recherche et de partage de solutions communes sur les questions d’emploi et de formation professionnelle permet de promouvoir des initiatives nationales ou régionales. Ce qui, selon elle, va contribuer à reconsidérer et à traduire davantage l’emploi et la formation professionnelle comme une priorité au sein de l’Union. « La rationalité des décisions du Cadre de Concertation est fondée sur le postulat, plus que jamais vrai, selon lequel, les questions d’emploi et de formation professionnelle ne sauraient être adressées, efficacement, dans des démarches nationales fragmentées. A ce titre, les avancées réalisées par l’UEMOA dans la libre circulation des personnes, des biens et des services nous imposent d’adopter une démarche régionale et des programmes mutualisés. Ceci, afin de booster les progrès dans le renforcement des ressources humaines de l’Union », a-t-elle dit.

En ouvrant les travaux, le ministre délégué Kokou Eké Odin, chargé de l’Enseignement technique et de l’Artisanat, a indiqué que le Cadre de Concertation mis en place montre toute sa pertinence. Pour lui, les défis et enjeux liés à l’emploi et à l’employabilité ne peuvent être pris en compte qu’en s’engageant massivement dans une dynamique concertée de formation professionnelle des jeunes et des femmes dans les secteurs porteurs. De ce fait, le PROFOR intervient comme une solution face aux nombreux défis auxquels les systèmes d’enseignement et de formation techniques et professionnels sont confrontés dans l’espace UEMOA. « Le PROFOR contribuera à l’amélioration de l’adéquation des systèmes de formation professionnelle avec les besoins des économies de l’Union. Il vise à promouvoir, à l’échelle régionale, des dispositifs de formation professionnelle efficients et adaptés aux économies des Etats de l’Union et du Tchad », a-t-il fait savoir. Ce programme, qui est à sa première phase, est mis en œuvre avec un montant s’élevant à 4,5 milliards de francs CFA sur une période de quatre (4) ans.

togo-presse

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