Moussa Mara, ex-Premier ministre malien : « Le sentiment anti-gouvernement français » domine au Mali

Ancien premier ministre malien (2014-2015), Moussa Mara a accordé un entretien à France 24 depuis Bamako. Il estime que le sentiment « anti-gouvernement français » est « majoritaire » au Mali et n’est pas né avec l’arrivée au pouvoir de la junte. De fait, « la population a tendance à croire tout ce qui en défaveur des politiques françaises », analyse l’ancien chef de l’exécutif. Il qualifie de « structurel » le sentiment d’opposition envers la politique française au Mali.

Réagissant aux allégations de la junte accusant Paris de soutenir le terrorisme au Mali,  Moussa Mara se dit « dans l’attente de preuves pour pouvoir se prononcer ».

Le fondateur du parti Yelema (« Le changement ») se dit attristé, au micro de France 24, du vote de son pays contre la résolution des Nations unies demandant le retrait des forces russes d’Ukraine : il eut été préférable, selon lui, que le Mali s’abstienne, à l’instar d’autres partenaires africains. Pour le Mali, non-aligné depuis son indépendance, ce vote « inaugure des lendemains difficiles », renchérit-il. 

Evoquant le report du référendum constitutionnel prévu le 19 mars, Moussa Mara juge que les très importantes prérogatives octroyées au président de la République constituaient « clairement une insuffisance ». Pour l’ancien chef du gouvernement, la disproportion du pouvoir présidentiel vis-à-vis des autres institutions maliennes fomente « les conditions de crises futures ». Face à un président qui deviendrait omnipotent, le coup d’État représente alors la seule manière de le « stopper », regrette Moussa Mara, en appelant au renforcement des pouvoirs législatif et judiciaire. 

france24

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