À Goma, Félix Tshisekedi en campagne contre le M23

Le président congolais a tenu un meeting le 11 décembre dans la capitale du Nord-Kivu, quasi encerclée par les rebelles du M23, alors que des combats ont lieu à une vingtaine de km à l’ouest.

Des milliers d’habitants de Goma, dans l’Est congolais, ont patienté toute la journée dans un stade pour voir Félix Tshisekedi, qui est arrivé à la tombée de la nuit. Un gros dispositif militaire était déployé pour l’occasion. Au pouvoir depuis janvier 2019, il brigue un second mandat à l’élection présidentielle prévue le 20 décembre.

Ville de plus d’un million d’habitants, coincée entre la frontière rwandaise, à l’est, et le lac Kivu, au sud, Goma est depuis plusieurs jours à nouveau encerclée au nord et à l’ouest par les rebelles du M23, appuyés par l’armée rwandaise. Un soutien dénoncé par plusieurs pays occidentaux, dont la France et les États-Unis.

La rébellion du M23, qui a repris les armes fin 2021 et s’est emparée de vastes pans de territoire, a été au cœur du discours en français d’une quinzaine de minutes du président. « Nous allons débarrasser notre pays des terroristes du M23 qui sont amenés par leur leader Paul Kagame », a déclaré Félix Tshisekedi. « Kagame, meurs ! » a scandé la foule en swahili, slogan bientôt repris au micro, sur scène, par les soutiens du chef de l’État.

L’armée congolaise en déroute
« Il ne reste plus grand-chose sur notre parcours pour vaincre définitivement notre adversaire ! » a encore clamé Tshisekedi devant une foule en liesse. Des combats ont pourtant lieu depuis plusieurs jours dans les montagnes surplombant la ville. Les rebelles ont mis en déroute l’armée congolaise – appuyée par des soldats burundais et des « instructeurs » militaires étrangers – et se sont emparés de plusieurs localités et d’une route stratégique.

Un calme relatif s’était installé en mars, mais de violents combats, engageant des troupes au sol, de l’artillerie et des avions de chasse, ont repris ces dernières semaines autour de Goma et dans les montagnes plus au nord.

Escalade verbale
Au cours de sa dernière visite à Goma, en juin 2021, Félix Tshisekedi avait rencontré son homologue rwandais, Paul Kagame, alors que les relations entre les deux pays se réchauffaient. Mais ce vendredi 8 décembre, au cours d’un meeting de campagne à Bukavu, capitale du Sud-Kivu, Félix Tshisekedi a comparé Paul Kagame à « Adolf Hitler » et dénoncé « des visées expansionnistes ». Kigali a rapidement condamné ces propos en les qualifiant de « menaces ».

« La menace du président de la RDC s’ajoute aux nombreuses provocations qu’il utilise pour détourner l’attention de ses échecs en matière de sécurité et de gouvernance », a déclaré à l’AFP Yolande Makolo, porte-parole du gouvernement rwandais.

AFP

You may like