Zimbabwe : le gouvernement réduit à 10 ans le délai de dédommagement des fermiers blancs expropriés

Au début des années 2000, quelque 4 500 grands propriétaires blancs avaient été expulsés manu militari de leurs terres dans le cadre de la réforme agraire lancée par l’ex-président Robert Mugabe pour corriger les inégalités héritées de la colonisation britannique.

Le Zimbabwe va indemniser les fermiers blancs qui avaient été expulsés de leurs terres sur ordre du gouvernement de Robert Mugabe au début des années 2000 sur une période de dix ans, au lieu des vingt ans annoncés en 2020, a fait savoir le ministre des Finances, Mthuli Ncube jeudi 23 février.

« Nous nous dirigeons vers un dédommagement rapide des anciens propriétaires de fermes, car la plupart d’entre eux ne sont pas jeunes », a-t-il déclaré à la presse en marge d’une réunion des créanciers consacrée à l’examen de l’apurement des arriérés de dettes et des réformes économiques engagées par les autorités.

Le ministre a également précisé que les fonds nécessaires à l’accélération du processus d’indemnisation des fermiers blancs seront levés grâce à des bons de Trésor, qui auront le statut d’actifs prescrits et ne seront soumis à aucune forme d’imposition pour attirer les investisseurs.

Le gouvernement du Zimbabwe avait signé, en juillet 2020, un accord avec les propriétaires blancs expropriés pour les dédommager à hauteur de 3,5 milliards de dollars sur une période de vingt ans.

Au début des années 2000, quelque 4 500 grands propriétaires blancs du pays avaient été expulsés de leurs terres au profit de fermiers noirs dans le cadre de la réforme agraire lancée par l’ex-président Robert Mugabe, qui a été contraint à la démission en 2017.

La réforme avait pour objectif affiché de corriger les inégalités héritées de la colonisation britannique, mais la redistribution des terres a surtout profité aux proches du régime et est allée à des fermiers sans équipements ni formation, provoquant un effondrement brutal de la production agricole et une grave crise économique, qui a poussé Harare à interrompre le remboursement de sa dette aux bailleurs de fonds internationaux.

Pays de près de 16 millions d’habitants, le Zimbabwe traîne encore des dettes extérieures estimées à plus de 14 milliards de dollars. Toujours privé du soutien des bailleurs de fonds internationaux, ce pays d’Afrique australe a eu beaucoup de mal à obtenir de nouvelles lignes de crédit et à attirer les investissements étrangers nécessaires à la relance de son économie.

Ecofin

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